Né à Tunis en 1978, Ismaïl Bahri travaille entre la France et la Tunisie. Son œuvre tente de développer des expérimentations précises et sensibles. Leurs résultats prennent la forme de dessins, de vidéos, de photographies, d’installations ou encore d’hybridations entre ces différents supports. Des matières simples y sont manipulées et conduites à une transformation, au moyen de gestes et procédés d’inspiration souvent mécanique liés au cinéma ou à la photographie. Ses interrogations sur la porosité de l’art vis-à-vis du monde contemporain sont générées au moyen d’un processus quasi-cinématique reposant sur les principes d’enregistrement, de mise en mouvement, d’invention simultanée d’une surface sensible et d’un écran de projection, à l’aide de moyens tout à fait dérisoires. Si la production de traces constitue un acte de révélation, le retrait et l’effacement des formes sont autant de moyens privilégiés par Ismaïl Bahri pour développer des expériences qui s’appuient sur le caractère organique et impermanent des choses. Dans un lent mouvement perpétuel, les qualités naturelles du monde ordinaire se dérobent et restent insaisissables. Les rituels qu’il invente déroulent un questionnement sur les limites du visible et de la perception.